Une pause dans mes cartons, je sors faire quelques courses, et je n’ai pas pu m’empêcher de dégainer mon appareil photo... (elle est floue, la photo ; j’ai du faire vite, le magasin était truffé de petits gardes en uniforme-casquette à dorures-ceinture serrée au dernier cran qui n’auraient sans doute pas fait de mal à une mouche, mais quand même).
Bref, venons-en au fait, les Ferrero Rochers de son Excellence l’Ambassadeur ont de la concurrence !
En cherchant un peu sur internet, je me suis rendue compte que cette histoire était loin d’être récente, mais également loin d’être réglée !
Allez, pour une fois j’étoffe.
Devant le succès que Ferrero a connu en s’implantant en Chine au début des années 80, une entreprise chinoise, Factory One (pas très réactive sur ce coup là puisqu’elle a quand même attendu 1990), a décidé de profiter du créneau et de copier les fameux rochers au coeur de noisette et nutella.
Qui dit copie, dit même packaging, mêmes symboles, même emballage doré... mais pas tout à fait le même nom. Ces faux rochers sont distribués sous la marque Jinsha (pour laquelle Ferrero n’avait pas eu l’autorisation d’enregistrer ses fameux rochers 10 ans plus tôt), puis Trésor Doré.
Lorsque Factory One tente une première fois d’enregistrer ses rochers sous la marque Jinsha, le bureau d’inspection des marques lui interdit : le nom est certes différent, mais le produit trop semblable aux célèbres Ferrero qui font un carton sur le marché local.
Soulagement pour les Italiens. Momentané !
En 2002 les Chinois tentent une nouvelle fois d’enregistrer leurs rochers contrefaits via leur joint-venture Montresor sous le nom Jinsha Trésor Doré. Ils obtiennent alors l’autorisation de les commercialiser sous le nom Trésor Doré.
En 2005 Ferrero assigne Montresor en justice pour concurrence déloyale, et perd son procès : la Cour (chinoise ?) estime que puisque le nom est bel et bien different, il n’est nul question de concurrence, le consommateur peut parfaitement faire la différence entre les deux produits. Ah.
L’article d’où je tire ces informations ajoute que Ferrero a récemment (janvier 2006) fait appel de cette décision auprès de la Cour de Tianjin et a gagné et obtenu réparations !
Oui, enfin, a gagné...
Les rumeurs courent toujours comme quoi Montresor n’auraient pas payé les indemnités dues à Ferrero, et l’article émet même l’hypothèse suivante : « il est possible que les produits à l’origine de l’infraction soient encore disponibles sur le marché ». Sans blague ?! :)
Ferrero a donc gagné ce procès, ce qui paraît tout à fait normal, mais les résultats de cette décision semblent ne pas suivre ni s’appliquer correctement... c’est ça la Chine !
Et après tout... avec Trésor Doré, « les soirées de l’Ambassadeur sont toujours réussies », ça ne sonne pas si mal, non ?
Cris, traqueuse de concurrents déloyaux.
Pour ceux qui lisent l’espagnol, le célèbre « pinches chinos » référence quelques perles copiées par les entreprises chinoises.
Et vous devriez aller faire un tour chez Elodie, je viens de voir qu’elle a dégoté une nouvelle perle !