Eh non, il ne s’agit pas d’une araignée, mais bel et bien d’un « guoguo »... le cadeau d’anniversaire (un peu en avance) de Chris !
Vous devez penser que je suis folle (je le pense aussi), mais il avait tellement parlé du fait de posséder un criquet il y a un an, que je me suis dit (sous l’influence de ma copine Aline) que ça ferait une surprise rigolote insolite pour son anniversaire.
Résultat : Chris a été horrifié de découvrir sur son bureau l’énorme bête (entre 5 et 6 centimètres, plus 6 en comptant les antennes) dans son bocal.
Pas si folle quand même, si l’on considère que nous sommes en Chine et que le criquet est ici considéré comme un animal domestique, et porte bonheur (il semblerait que c’était le cas également autrefois en France). En effet, nombreux sont les papis chinois qui possèdent leur criquet de compagnie, transporté dans la poche intérieure de leur veste.
C’est une aventure particulièrement épique que celle de dégoter un criquet à Pékin au mois de mai (Aline ayant appris que la saison du « guoguo » bat son plein en juillet) et alors que le marché aux oiseaux a été détruit récemment !
Motivées, mais pas prêtes non plus à courir le tout Pékin pour acheter des insectes à prix d’or, nous avons tenté le tout pour le tout et nous sommes adressées à un Chinois qui en possédait un.
Après quelques rapides explications, gestes et mimes, nous avons réussi à nous faire comprendre, et le rendez-vous était pris pour la semaine suivante.
Ce Chinois, notre sauveur, allait nous fournir deux criquets de contrebande !
Pas tout à fait sûres de nous, nous avons donc retrouvé notre dealer ce mardi... Il avait tenu sa parole et nous avait apporté quatre « guoguo » afin que nous puissions choisir les deux plus valeureux !
Nous n’étions pas très fières lorsqu’il les a sortis de leur bocal en plastique (qui ressemble fort à un flacon à urine, je vous l’accorde), et après de longues hésitations et des comparaisons lourdes de conséquences, nous avons chacune négocié notre « guoguo » et son flacon pour 50RMB (environ 5 euros).
C’est sans doute trop cher, mais n’oublions pas qu’il s’agissait d’un cadeau d’anniversaire :), et que l’offre étant au plus bas en ce moment, nous ne pouvions pas nous permettre d’être trop exigeantes.
D’après notre dealer, le « guoguo » se nourrit de crudités exclusivement (tous les deux ou trois jours) et n'a pas besoin de boire.
Enfin, je devrais dire LA « guoguo », puisqu’il nous a assuré qu’en ce moment nous ne pouvions trouver que des femelles. Celles-ci sont beaucoup moins bruyantes que les mâles (l’expérience de Julien à Shanghai en est la preuve), qui ont en général le monopole du « cric-cric-cric » destiné à attirer les femelles et marquer leur territoire.
Cependant notre madame « guoguo » semble s’habituer à son nouvel environnement. Si elle n’a poussé la chansonnette que deux ou trois fois en deux jours, voilà que depuis ce matin elle enchaîne les cantabiles ! Un air de Provence à Pékin...
Enfin, le « guoguo » est celui qui chante... mais il existe un autre type de criquet, de taille plus petite, utilisé pour les combats (sport national en Chine), et appelé « ququ » (tchutchu). Là-dessus aussi, Julien en connaît un rayon !